La théorie

Il existe un vocabulaire précis pour le bois de l’arbre : porte-greffe (racines), charpentières (grosses branches), sur lesquelles poussent rameaux et brindilles. Quand on coupe un rameau, on ouvre « un robinet de sève » sur la canalisation, et ainsi on donne de la vigueur à l’arbre. Il ne faudra donc pas trop tailler un arbre très vigoureux, car cela développera le bois au détriment du fruit. La sève brute va de bas en haut, un rameau vertical est signe de grande vigueur (peut être un « gourmand »), on va donc le tailler et garder les rameaux horizontaux et obliques, ou orienter un rameau vertical. On peut garder les brindilles car elles répartissent la sève. On taille aussi tout ce qui va vers le bas, et les brindilles qui poussent sur le tronc.

Les productions, c’est-à-dire les fruits : Sur un rameau, l’œil à bois donne un bourgeon intermédiaire, appelé dard, la 2° année, et un bouton à fleurs ( jusqu’à 8 fleurs, donc potentiellement 8 fruits) la 3°année. Au moment de la nouaison (transformation de la fleur en fruit), il convient d’éclaircir, en enlevant 5 ou 6 petits fruits, mais les plus petits s’éliminent naturellement. Un arbre qui souffre produit de très nombreux boutons à fleurs, c’est mauvais signe, ainsi qu’un fleurissement en septembre.Il faut 3 ans pour que l’arbre donne  des fruits. L’idéal sur un rameau oblique taillé est donc de garder 1/3 de bois, 1/3 de dards et 1/3 de boutons à fleurs.

La pratique :

On commence par une taille sanitaire, en nettoyant le tronc, avant de passer à la partie haute. Sur ces vieux pommiers palissés, Patrick nous propose une taille en « coque de bateau », c’est-à-dire que l’on évide au milieu la partie intérieure afin de favoriser la production de fruits vers l’extérieur, où ils recevront le soleil et seront plus faciles à cueillir. On coupe le bois au sécateur, en accompagnant le mouvement.

On taille au plus près de la charpentière, en donnant la priorité à la formation de l’arbre, sans être trop impatient pour celle des fruits. Sur la coursonne, branche taillée qui va porter les fruits, on favorise les productions les plus proches de la canalisation.On retient que un œil à bois = 1 pt, un dard = 2 pts et un bouton à fruits = 3 pts, et on taille à 3 pts, par exemple au-dessus du 3° œil à bois sur le rameau, ou un œil à bois et un dard.

Nous nous répartissons par équipes de 2 personnes et taillons à qui mieux mieux sous le regard attentif et les bons conseils de Patrick, à qui nous posons mille questions. C’est une séance riche d’enseignements ; la taille est un exercice complexe, sur lequel nous avons acquis les premiers rudiments ; il faut maintenant pratiquer. Encore un très grand merci à Patrick, qui a tant de connaissances en ce domaine et sait nous les faire partager.